Connaissez-vous un perfectionniste dans votre entourage? Une personne qui s’affaire avec tant d’énergie à ce que tous les détails soient plus que parfaits? Ou peut-être est-ce vous, la personne bien mise, sans un cheveu de travers, qui se pavane sans défauts apparents? Votre voiture est immaculée. Vos plats sont succulents. L’excellence vous connaît. Le perfectionnisme est parmi nous.
J’en sais quelque chose. Je suis une perfectionniste en rémission. Je partage avec vous quelques trucs que j’ai appris durant le cheminement qui m’a permis de me libérer progressivement de ce fléau. D’abord, en contournant les effets indésirables de celui-ci et ensuite, en apprenant progressivement à dévoiler ma vraie nature aussi imparfaite soit-elle.
1. Moins de détails
La hantise du perfectionniste est de se faire prendre en défaut. Pour éviter les erreurs et les reproches, ce dernier va accorder un soin fou aux menus détails, ne ménageant rien pour s’assurer que tout, absolument tout, soit parfait en tout temps. Quelle pression!
Pour arriver à tout faire, parfois, il faut en faire moins. Pour faire vite, il faut souventes fois laisser tomber le superflu sans valeur ajoutée… même si on passe ainsi à côté du top! Pour un perfectionniste, réduire n’est certes pas facile, mais généralement nécessaire. Car faute de temps, faute de moyens, « la totale » n’est pas toujours possible. Quelques détails en moins et ça fait pareil.
2. Se donner une limite de temps
Le perfectionniste est un spécialiste de la révision. Faire et réviser, une fois, deux fois, optimiser, améliorer, se relire et réviser encore et encore. Pour contrer cette tendance fort grugeuse de temps, il s’agit de déterminer quand s’arrêter. Fort à parier, c’est bien avant que ce que pense le perfectionniste!
Un truc consiste à s’octroyer un temps fixe pour accomplir une tâche et à le respecter. Je me donne une heure pour effectuer une tâche de bureau et je me contente au bout du délai de ce qui aura été accompli. Et je passe à autre chose. Comme on dit : Assez, c’est assez !
Un autre truc consiste à demander à une autre personne de nous réviser. Le rétroaction reçue (moyennant qu’on l’accepte) permet d’orienter l’effort subséquent sur les bonnes choses.
3. Pas plus que ce que le client demande
Tranche de vie. J’avais l’habitude de me mettre le ventre à terre pour mon client. Voulant satisfaire mon principe de Satisfaction client, je mettais le paquet pour l’enchanter. Avec le temps, je me suis rendu compte que le client ignore ou néglige de remarquer tout ce que je fais de spécial pour lui. Je me suis donc fait un point d’honneur de le lui notifier au moment de lui soumettre ma facture. Mais je n’étais pas payée plus pour autant.
Maintenant, je cherche à savoir strictement ce que me demande le client et je m’en tiens à ça. Je respecte mon principe de satisfaction client et ai découvert qu’un client a un taux de satisfaction bien moins élevé que le mien, fort souvent. Pourquoi, dans ce cas, faire de l’extra qu’il ne remarquera simplement pas? Quand on est généreux et porté à l’excès de zèle, il est bon de se limiter à la demande formulée, pas plus, pas moins!
4. Faire tomber le voile
Le perfectionnisme n’est qu’une image qu’on souhaite projeter pour faire croire aux autres que nous sommes au-dessus de nos affaires, en contrôle et en réussite. Quelle illusion! Et si on se laissait voir pour qui l’on est, qu’adviendrait-il?
Un soir, après avoir assisté à une conférence, j’ai offert spontanément le transport à quelques collègues à pied. Cependant, ayant deux enfants en bas âge, l’auto n’était pas propre selon mes standards. Est-ce que je pouvais leur offrir le transport alors que je savais ma voiture si sale? La perfectionniste en moi s’est réellement posé la question.
Déjà en cheminement pour vaincre ma tendance perfectionniste, je me suis excusée du désordre sans trop de honte (constatant du même coup à quel point j’avais fait du chemin). La réalité est que ces piétonnes me voyaient comme une mère de famille naturellement occupée et généreuse d’offrir cette occasion de prolonger la soirée ensemble. Un point, c’est tout.
Morale de cette histoire : personne ne me juge, sauf moi-même.
5. Parfaitement imparfait
Personne ne s’identifie à quelqu’un de parfait… car personne ne l’est! L’apparence de perfection ne fait qu’éloigner les gens et les garder à distance. La froideur et l’inaccessibilité accompagnent l’aura de la personne en quête de la perfection. Celle-ci attire aussi l’envie et la jalousie. En présence d’un semblant de parfait, les autres se sentent moindres, voire intimidés, parfois même comme des moins que rien.
Accepter d’être imparfait est la voie à privilégier pour mieux connecter avec les autres. On tisse des liens quand on se reconnaît dans l’autre, des points communs aux luttes semblables. C’est notre humanité qui nous lie les uns aux autres et avec elle, la possibilité de faillir, pas juste celle de briller.
6. Rire de ses erreurs
Par nature, le perfectionniste a l’autocritique forte. Si forte qu’il est bien difficile pour lui de recevoir des commentaires, aussi constructifs et bien intentionnés soient-ils, car ceux-ci s’additionnent à ce qu’il se martèle déjà et cela devient juste trop lourd à porter.
Le perfectionniste reconnaîtra qu’il est en rémission par sa capacité à tomber dans l’autodérision. Lorsqu’on est en mesure de se moquer de ses propres fautes ou manquements, de les nommer publiquement et d’en faire une farce, on sait dès lors que l’on s’en sort bien. Nul besoin de se cacher derrière cette fausse façade, la vraie personne est tellement plus sympathique et attachante, voire drôle!
Pour s’aider à se dépasser, le perfectionniste peut se poser les questions suivantes :
• Quel(s) détail(s) puis-je laisser tomber avec le moins d’effets?
• Combien de temps dois-je me donner pour faire cette tâche? Et ce, en me conditionnant à ne pas dépasser cette limitation.
• Quelle est la demande qu’on me fait? Je n’en fais pas plus, pas moins.
• Quelle est l’image de moi que je cherche tant à présenter aux gens?
• À quoi dois-je renoncer pour connecter plus facilement avec autrui?
• Quelle est la dernière fois où j’ai ri de moi-même? Qu’ai-je ressenti?
Le perfectionnisme est une tendance naturelle qui produit des effets nuisibles. Si vous vous reconnaissez comme perfectionniste, apprenez à maîtriser vos pulsions, connectez-vous à votre humanité et révélez la merveilleuse personne imparfaite que vous êtes.
Auteur : Kathleen Poirier, CRHA, PCC, présidente fondatrice de COACHING RH
COACHING RH offre le service de coaching aux individus voulant cheminer vers la meilleure version d’eux-mêmes. Si le perfectionnisme vous guette et limite la poursuite de vos objectifs ou de votre équilibre, consultez un coach.
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